Cette étude, menée en 2002, comporte deux volets : le premier identifie les difficultés rencontrées par les jeunes issus de l'immigration dans l'accès à l'emploi et l'insertion professionnelle, selon leurs origines ; le second s'appuie sur des entretiens qualitatifs parmi les victimes, les acteurs et certains " observateurs " neutres. Elle cherche à identifier les logiques sociales et les conditions qui expliquent ces actes et leurs conséquences sur la conduite et les représentations des victimes.
Recherche sur les étudiants de l'enseignement supérieur d'origine étrangère en région PACA, à partir de l'enquête Génération 98 du CEREQ, afin d'étudier leurs trajectoires d'insertion professionnelle, une fois sortis du système éducatif. A partir de données représentatives de l'insertion professionnelle des jeunes issus de l'immigration, en fonction de leur niveau de scolarisation, l'étude révèle la discrimination vécue par les jeunes d'origine maghrébine, marqués par un chômage de longue durée et par un déclassement ou une déqualification plus prononcée chez les femmes . Discrimination qui engendre un fort sentiment de victimisation pour un tiers d'entre eux, plus exacerbé chez les garçons et qu'ils attribuent en premier lieu au patronyme, puis à la couleur de la peau. En ce qui concerne les niveaux de diplômes, 33, 6 pour cent des étudiants d'origine maghrébine quittent l'université sans avoir obtenu le DEUG contre 16 ,3 pour cent des français d'origine. 52,8 pour cent soit un sur deux des Français d'origine maghrébine quittent l'enseignement supérieur sans avoir de diplôme.; Enfin la part d'étudiants d'origine maghrébine qui sortent aux niveaux les plus élevés de l'enseignement supérieur (I et II) reste faible (3,2 pour cent ) contre (4,1 pour cent pour les étudiants originaires de l'Europe du Sud) et 88 pour cent pour les Français d'origine.
Le retablissement d'un discours souvent positif sur les étudiants étrangers en France et l'assouplissement des dispositions qui les concernent arrivent à briser les discours stigmatisants des années Quatre-vingt. La rupture avec les conceptions précédentes est réelle sur le plan officiel. Cependant, dans la mesure où le discours officiel tente d'optimiser la ressource économique de l'afflux de "cerveaux" dans l'Hexagone en essayant de manager à la fois la question de la limitation des flux migratoires et de l'attraction des étudiants du monde occidental, ce discours même reste ambigu.
La présente synthèse rend compte des résultats d'une étude menée en 1996 et 1997 qui constitue le second volet d'un travail portant sur une description générale de la présence des étudiants étrangers en France et sur son évolution depuis trois décennies. Elle comporte 3 parties : exploitation des données statistiques globales sur ces migrations ; recherche monographique sur les étudiants d'origine maghrébine ; mise à jour des données sur le devenir professionnel des docteurs étrangers.
1) Analyse de deux groupes différents d'étudiants étrangers, croissance de la migration étudiante européenne mais importance numérique plus grande des étudiants originaire des pays d'Afrique2)Analyse des conditions de vie et d'insertion sociale des étudiants maghrébins en France3) Analyse des caractéristiques de l'insertion professionnelle des étudiants étrangers
Synthèse rendant compte des résultats de la première phase d'une enquête portant sur la description générale de la présence des étudiants étrangers en France et sur son évolution depuis trois décennies : repérage des variations du nombre d'étudiants étrangers dans les universités françaises depuis 1971 et dans les établissements supérieurs hors université depuis 1981; analyse approfondie des raisons de la venue en France des étudiants originaires du Maghreb.
Après une présentation générale des étudiants étrangers en France, les auteurs analysent la migration des étudiants maghrébins à la lumière des contextes et des sociétés d'origine. Une troisième partie est consacrée à l'évolution des politiques d'accueil des étudiants étrangers.
De la rentrée universitaire 1971 à celle de 1991, le nombre d'étudiants étrangers dans les universités françaises passe de 42 030 à 137 278. Un examen détaillé de l'évolution des effectifs annuels d'étudiants étrangers, en conservant la distinction entre les étudiants en provenance de pays européens et d'Afrique (plus particulièrement en provenance de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie), permet d'identifier trois périodes : 1968-1984 (arrivée massive des étudiants en provenance des anciennes colonies françaises), 1985-1987 (années de régression relative) et 1988-1991 (période caractérisée par l'émergence d'un "marché universitaire européen" et par un brusque accroissement de la migration étudiante algérienne). Par ailleurs, l'auteur décrit la situation actuelle, la répartition par cycle universitaire, le sex ratio (lequel indique une sous-représentation des femmes chez les étudiants africains) et la représentation actuelle de la question des étudiants étrangers chez les experts gouvernementaux.
A partir de la technique de l'entretien en sociologie cette étude restitue les trajectoires individuelles de résidents d'un foyer SONACOTRA, à Nice. Témoignages proches de l'histoire de vie qui décrivent à la fois la trajectoire migratoire et la trajectoire professionnelle des enquêtés.
L'auteur a recueilli, au sein de milieux populaires nationaux, des discours sur l'immigration. Leur analyse dans cet article permet de reconstituer un rapport typique aux immigrés où se conjuguent deux ordres de conflits : conflit d'appropriation, qui vise diverses gènes «intersociales» dont les immigrés seraient cause; conflit d'assimilation, qui vise le rapport d'altérité à l'identité nationale, qu'ils manifesteraient durablement; le conflit d'assimilation traduit une vérification des structures idéologiques qui le sous-tendent et des perceptions de l'autre qui le nourrissent.
Propos autobiographiques de Max Gallo,. Fils d'émigrés Italiens, M. Gallo évoque son enfance et sa jeunesse, marquées du souvenir d'une humiliation alors ressentié comme résultant d'une appartenance de classe plutôt que d'une appartenance ethnique ou religieuse, puis, à l'âge adulte, où apparaît chez lui le sentiment d'appartenir à l'Italie en même temps qu'à la France, il revendiquera désormais d'être italo-français. A propos de l'immigration aujourd'hui, la vraie question, lui paraît être celle du vacillement de l'identité nationale française, qui rend particulièrement difficile l'intégration.
L'auteur propose de situer le phénomène migratoire et l'ensemble des processus sociaux associés, d'un point de vue heuristique, c'est-à-dire de saisir la réalité sociale de manière la plus approfondie et sans retenue en ne s'interdisant de recueillir et de diffuser aucune donnée. Cette démarche permettra au débat programmatique qui vise à résoudre des problèmes ou d'améliorer des situations difficiles, de se dérouler dans des conditions satisfaisantes.
Vision prospective de l'insertion urbaine des immigrés dans la société d'accueil. Schéma d'interprétation générale et schéma idéal d'insertion impliquant une désethnicisation totale et la fin de l'exclusion sociale des minorités ethniques. Analyse de la situation actuelle en France : cohabitation pluriethnique et relations de voisinage, ségrégation spatiale, racisme en tant que déni de l'autre comme sujet social. Les scénarios d'avenir (assimilation, minorités infériorisées, intégration sans acculturation...) et le rôle de l'islam.
Une analyse des rapports entre chercheurs et «acteurs» (chargés de mission, élus...) est proposée. La «révision des paradigmes» est orientée dans deux directions. D'une part, il s'agit de dépasser l'opposition entre les conceptions pour lesquelles la dimension culturelle est essentielle, et celles qui accordent un poids décisif aux facteurs économiques, en montrant comment les deux aspects sont intimement liés dans les interactions concrétés dont est tissé le processus d'insertion. D'autre part, il s'agit de montrer que ce processus (et les problèmes qui s'y marquent) ne peut être réellement bien compris, que si on prend en compte la «situation migratoire» dans sa globalité avec son niveau national mais aussi ses niveaux locaux-c'est-à-dire tout un ensemble complexe de conditions et de facteurs contextuels-qui conditionnent étroitement le processus dans tous ses aspects.
Réflexion sur la connaissance du phénomène migratoire (l'immigration elle-même et les processus sociaux qui lui sont liés) face à deux types de visées : visée programmatique et visée heuristique. Nature des rapports entre ces deux visées et production de la connaissance. Interrogation sur la forme que doit prendre la production de l'information statistique. Les relations interethniques : le réglage des frontières symboliques, le phénomène d'ethnicisation, l'insertion. L'interaction entre les positions des accueillants et celles des nouveaux venus : le racisme, le désir de l'autre comme sujet social, le renversement du stigmate (black is beautiful).