Confrontés à l'exclusion sociale et aux discriminations, parfois touchés par la délinquance, les jeunes des cités populaires suscitent de plus en plus d'inquiétudes. Au point que l'un des remèdes proposés à leurs maux consiste à les enfermer dans des logiques sécuritaires. Doit-on se résigner à ces expédients qui font de ces jeunes et de leur famille des " cas ", en niant leurs capacités à devenir adultes et citoyens ? La perspective proposée par Joëlle Bordet est tout à fait différente. Elle invite les acteurs de la société à faire grandir les enfants et les jeunes des cités en construisant des solidarités entre les adultes et les institutions.
Ce rapport a pour objet de rendre compte de la démarche d'élaboration et de propositions établies dans le cadre du séminaire interministériel "émergence de la question ethnique dans le lien social, tabou et affirmation". Les actes du colloque présentent les documents suivants : les textes préparatoires au colloque, le programme du colloque, le discours de clôture.
Rapport de synthèse d'une recherche action, menée à Saint-Denis, abordant le rapport des jeunes à la politique, aux valeurs et enjeux sociaux au niveau de la commune, de la France, de l'Europe et à l'international
Aujourd'hui, les administrations et les élus sont confrontés à des limites pour trouver de nouvelles solutions aux problèmes de la société. En effet, dans le contexte actuel de grandes tensions territoriales et institutionnelles se développent ; elles s'expriment par une augmentation des violences quotidiennes et témoignent du renforcement de la précarité des populations et de leur incertitude relative à leur devenir. Face à l'ampleur et à la nature des demandes sociales, les intervenants sociaux éprouvent un désarroi profond et sont interrogés dans leurs pratiques. Pour mettre à distance ces difficultés, des explications causales faisant référence à l'origine nationale voire ethnique des populations se multiplient à propos des situations d'exclusion sociale des populations issues de l'immigration. Le plus souvent, il est fait référence à l'écart culturel comme facteur explicatif de l'inadaptation sociale. Cette thèse de l'écart culturel à la fois véhiculée par les acteurs locaux mais aussi par des responsables administratifs euphémise cette approche causale ethnique. Elle risque à terme de valider des conceptions ethnicisantes du lien social. Face à ces processus identifiés de façon empirique, le FAS et la DIV en référence à leur mission respective ont préféré à un questionnement accusatoire une démarche d'analyse et d'élaboration interministérielle inscrite dans la durée. Un séminaire à caractère interministériel réunissant les responsables de formation, des centres de ressources et des missions locales a été mis en place. Il a été co-animé par les responsables institutionnels du FAS et de la DIV et par une équipe de chercheurs du CSTB de Paris X et du CEVIPOF. Il a eu pour but l'élaboration du thème proposé à la fois en référence à des concepts scientifiques et à l'expérience personnelle et institutionnelle des participants. Les résultats visent à inspirer des propositions de contenus de recherche, de formation et d'intervention, ainsi que des textes d'orientation des différentes administrations concernées.