Analyse des nouvelles formes de participation sociale des immigrés dans la société suisse depuis 1980. Description des formes d'action collective utilisées entre 1960-1980 (représentation politique aussi bien que culturelle assurée par des organisations caritatives ou syndicales) et analyse de leurs limites contextuelles (politique migratoire et système politique helvétique). Description des actuelles formes d'expression collective, les associations d'immigrés répondant à une logique plus urbaine que civique (appropriation de l'espace urbain) et à une émergence de revendications politiques locales, révélant une nouvelle conception de la citoyenneté.
A partir de soixante dix entretiens approfondis auprès de 57 familles de réfugiés Chiliens résidant en Suisse (Genève), l'auteur présente une typologie des formes de construction de la vie quotidienne et met en évidence les limites des catégorisations des réfugiés en tant qu'entité homogène. L'exil même s'il touche l'ensemble des exilés n'est pas vécu de la manière par les élites intellectuelles ou politiques et par les populations de milieux populaires qui construisent des stratégies de repli communautaire.
Les transformations intervenues dans la vie quotidienne des Chiliens exilés en Suisse dont l'identité se définissait par leur engagement idéologique et politique. Analyse des caractéristiques de l'exil chilien : migration forcée, transculturation et affirmation politique. Présentation des stratégies identitaires des intellectuels ou universitaires et des exilés des milieux populaires conduisant à la mise en place de nouvelles formes de vie quotidienne leur permettant de se situer par rapport au politique et de négocier leurs relations aux deux sociétés de référence.
La problématique de cet article porte sur les critères de démarcation des groupes et les conditions d'émergence d'acteurs sociaux. La comparaison entre la seconde génération d'immigrés en Suisse et les jeunes issus de la migration en France permet de mettre en évidence le rôle central de l'Etat dans l'établissement des dénominations, et donc dans le contenu politique des clivages institués. Le passage des tactiques individuelles à l'action collective est conditionné à la fois par la gestion étatique de la migration, et par le fonctionnement du système politique et son interaction avec le champ social.
La Suisse est le pays européen (après la Suède) qui, proportionnellement à sa population, accueille le plus de réfugiés. Le nombre de demandeurs d'asile s'est considérablement accru en Suisse dès 1979, provenant pour la plupart des pays du tiers monde ayant des troubles politiques. L'essai présente les données tirées d'une enquête menée à Genève sur un échantillon de 549 demandeurs d'asile qui ont été assistés par l'Hospice Général Suisse de 1974 à 1983. Ces réfugiés proviennent des classes les plus jeunes de la population active. Près de la moitié ont poursuivi des études et formations professionnelles ou universitaires.