Les immigrés viennent des pays méditerranéens (Turquie, Italie), des Caraïbes et du Surinam. Désireux de créer des entreprises, ils se heurtent à un foisonnement de règlements et de lois qui, au départ, visent à protéger le consommateur et à établir une compétition dans les règles. Il leur est impossible de travailler sans l'aide d'experts. Il existe environ 10 000 petites entreprises ethniques issues de onze cultures au premier rang desquelles se classent les italiennes (9
Analyse des stratégies professionnelles auxquelles ont recours les chefs d'entreprise de sept minorités ethniques : les Coréens à Los Angeles, les Chinois à New York, les Tsiganes aux Etats-Unis, les Maghrébins en France (Lyon), les Pakistanais au Royaume-Uni (Manchester), les Turcs en Allemagne RF. (Berlin), les Surinamais aux Pays-Bas (Amsterdam) confrontés à un ensemble de problèmes communs : celui de l'information (juridique, économique, etc.), du capital et des prêts bancaires, de la formation professionnelle, de la main-d'oeuvre, de la clientèle et des fournisseurs, de la compétition, de la protection juridique.
Après un bref rappel des changements économiques intervenus en Europe entre 1970-1992, les auteurs étudient les caractéristiques de l'entreprise ethnique au Royaume-Uni (l'accroissement de ce secteur et les spécificités des minorités ethniques), en Allemagne RF. (l'importance et les branches d'activité de l'emploi indépendant chez les migrants, étude de cas des Turcs), aux Pays-Bas (les chefs d'entreprise Grecs, Turcs et Surinamais), en France (les Juifs, les Maghrébins, les Chinois) en se référant au modèle élaboré pour expliquer les différences entre groupes ethniques ainsi que leurs stades d'avancement.
Ce chapitre passe en revue les politiques adoptées au niveau local, régional, national en Europe et aux Etats-Unis pour développer les possibilités d'activités indépendantes des minorités ethniques. L'évaluation proposée reflète l'incapacité de ces politiques à assurer le développement de l'entreprise ethnique faute de prendre en compte conjointement la demande et l'offre dans ce domaine, selon le modèle établi, liant les structures conjoncturelles (la demande) aux caractéristiques des minorités (l'offre) et à l'organisation sociale des communautés immigrées.
L'auteur entend montrer les apports à la prospérité et réussite économique des Pakistanais au Royaume-Uni (Manchester) et tente d'évaluer l'entreprenariat à travers l'ensemble de relations de tout le réseau ethnique dans le secteur de l'habillement : importateurs, grossistes, fabricants, vendeurs, transporteurs, comptable, ouvriers, boutiquiers, manutentionnaires etc...
Analyse de la législation aux Pays-Bas sur la création d'entreprises qui sont soumises au paiement de l'impôt sur le revenu, de la taxe sur la valeur ajoutée et des cotisations de sécurité sociale. Mais beaucoup d'entrepreneurs Surinamais ne peuvent respecter ou ne respectent pas la loi pour des raisons culturelles et structurelles, liées en grande partie aux pratiques importées du Surinam. Certains étaient persuadés que les lois hollandaises étaient les mêmes que celles du Surinam. Certains (les Chinois ou les immigrés plus âgés d'origine indienne) ont un problème de langue. L'information sur la réglementation concernant la création d'entreprises autonomes est déficiente. Les religions et le fonctionnement rigide de la procédure d'exemption constituent aussi des obstacles.