À travers des centaines d'images qu'ils rassemblent ici, les auteurs nous font découvrir un siècle (1905-2005) d'histoire de Marseille et nous font voyager dans la mémoire de cette ville "cosmopolite", ouverte sur les cultures du monde dont le destin est construit, depuis des siècles, par des voyageurs, commerçants, hommes et femmes venus des quatre coins du monde : de l'Extrême-Orient, du Maghreb, du Levant, des Caraïbes et d'Afrique noire... Toutes les identités se croisent, toutes les contradictions prennent forme, tous les rêves s'annoncent dans cette "capitale de l'Empire colonial" qui va être le relais entre la métropole et les outre-mers pendant plusieurs décennies
L'ouvrage fait une synthèse de la question des zoos humains créés à partir du milieu du 19e siècle, met en perspective la spectacularisation de l'autre et tente de déchiffrer la construction de l'identité occidentale.
Le corps est un objet privilégié de l'analyse anthropologique. Il est dans cet ouvrage étudié sous les feux croisés de la biologie et de la culture. A la fois support de l'identité et première figure de l'altérité, le corps s'expose ici dans des états divers et se construit selon trois de ses modalités : sain, malade, exotique. La variété des domaines abordés, de la médecine à l'histoire de l'art en passant par les fouilles archéologiques, mais aussi celle des points de vue, le médecin, le peintre, le colonisateur, multiplient et enrichissent les approches d'un même objet : le corps mis en image ou mis en scène.
L'anthropologie démographique a pour objet l'étude des processus de reproduction et d'évolution des petits groupes humains en utilisant les concepts et les méthodes de l'anthropologie, de la démographie et de la biologie des populations. Elle étudie notamment les relations entre parenté, structures familiales, économie, reproduction sociale et évolution génique, permettant ainsi d'apprécier les changements continuels qui affectent les populations humaines. (Présentation de l'éditeur)
L'anthropologie est par définition la science de l'homme et par conséquent une science du complexe. L'homme y peut être considéré comme "objet" de science sur plusieurs niveaux : social, culturel, psychologique, politique et biologique. Les anthropologues ont dans un premier temps pensé que leur tâche consistait à montrer les invariants particuliers de l'espèce (son unité), en relation au patrimoine génétique ou à la religiosité par exemple. Cette approche de la réalité était incomplète car il fallait aussi rendre compte de la diversité des groupes humains, que ce soit dans l'expression de leur morphologie ou de leur culture. Depuis longtemps les biologistes et les anthropologues ont montré qu'il n'existait pas de danger biologique du métissage. Ils ne croient pas davantage à l'existence de stigmates relevant de l'altérité irréductible de certains groupes. En revanche, pour l'extrême droite nationaliste et xénophobe, l'idéologie se raccroche au-delà du discours scientifique dans le registre du biologique en lui attribuant l'origine de la différence culturelle. L'anthropologie a montré que l'étanchéité culturelle était une fiction classificatoire et que toutes les sociétés étaient dans des dynamiques interculturelles. Toutefois, cette question de l'identité dans la culture demeure un continuel sujet de débats aussi bien pour ce qui est du sens commun que du discours scientifique.
Peut-on, doit-on tenter de penser, en Occident, une archéologie de la perception des populations extra-européennes ? Quelles conséquences éventuelles une approche du phénomène migratoire peut-elle provoquer dans une science comme l'anthropologie ? Deux questions auxquelles tente de répondre l'auteur cet article.
La période de l'entre-deux-guerres est un moment clé dans l'évolution du film de propagande coloniale. L'auteur examine le rôle joué par la production cinématographique française dans les colonies. Cette production, à l'instar des grandes expositions de l'époque, a fonctionné en tant que force éducative sur la formation de l'opinion publique à l'égard du statut et de l'avenir de l'Empire d'après-guerre.
L'auteur traite du rapport de l'anthropologie physique à l'image et tente de voir comment celle-ci a figé l'"autre" sur la pellicule et dans quelle mesure l'iconographie a contribué à la production de résultats scientifiques. Si l'anthropologie physique n'avait pas pour projet de dominer l'"indigène", les images qu'elle a produites pour le situer ont contribué à l'invention de l'"indigène" qui se trouve au coeur du discours colonial français.
L'auteur examine les "exhibitions ethnographiques" organisées au Jardin d'Acclimation de Paris à la fin du 19ème siècle. Ces exhibitions de groupes humains de différentes cultures ont été, selon lui, le résultat d'une convergence entre une logique commerciale et un certain opportunisme de la part des ethnographes de l'époque. Elles ont contribué à consolider les assertions d'apparence scientifique sur la classification et la hiérarchisation des "races" aux yeux de l'opinion publique.
L'auteur examine et compare les photographies d'archives militaires avec celles prises par les appelés du contingent français durant la Guerre d'Algérie. Ces images, selon lui, informent davantage sur les photographes, la société à laquelle ils appartiennent que sur les Algériens. Le contact quotidien avec la réalité algérienne a modifié le regard de ces photographes, et deux discours cohabitent dans leurs albums : l'un reprend les stéréotypes réducteurs du racisme traditionnel à propos de l'"Arabe", l'autre, attentif aux Algériens, luttant pour leur dignité, s'inscrit dans un discours historique précis.
Les représentations officielles du colonisé continuent-elles à faire référence à l'idéologie raciale après la Seconde Guerre mondiale ? Cet article examine le corpus de photographies de l'Agence Economique de la France d'Outre-mer et leur instrumentalisation dans les projets de modernisation de l'Afrique coloniale. Selon l'auteur, la mise en images de cette modernisation fonctionne comme un masque posé sur la perception occidentale du colonisé, qui reste fondamentalement inégalitaire.
L'auteur décrypte les représentations stéréotypées des peuples de l'Empire colonial français contenues dans les affiches des expositions de Marseille, en 1906 et 1922. Entre l'exotisme et le pittoresque, les affichistes de l'époque affermissent le regard colonial porté sur ces peuples assujettis.
Réflexions sur le rôle de l'image dans le jeu des représentations de l'Algérie coloniale et du rapport franco-algérien. Est analysée également la corrélation entre le texte et l'image dans les oeuvres d'artistes peintres, de dessinateurs, de photographes et d'écrivains.
Les expositions coloniales qui se sont tenues à Paris en 1931 et 1937, au-delà de l'affichage exotique des populations colonisées, ont été le lieu de débats contradictoires sur le terme d'"indigène", la classification des "races" et leur "métissage". L'auteur en examine ici les enjeux politiques et idéologiques.