Cette étude tente de dégager quelques points saillants de l'analyse d'un corpus iconographique de la médecine dans les colonies d'Afrique occidentale et équatoriale, de la fin du 19ème siècle au début du 20ème siècle, particulièrement en ce qui concerne les représentations du "mal indigène", de l'"aide indigène" et les relations des médecins coloniaux avec les "indigènes" africains.
La période de l'entre-deux-guerres est un moment clé dans l'évolution du film de propagande coloniale. L'auteur examine le rôle joué par la production cinématographique française dans les colonies. Cette production, à l'instar des grandes expositions de l'époque, a fonctionné en tant que force éducative sur la formation de l'opinion publique à l'égard du statut et de l'avenir de l'Empire d'après-guerre.
L'auteur traite du rapport de l'anthropologie physique à l'image et tente de voir comment celle-ci a figé l'"autre" sur la pellicule et dans quelle mesure l'iconographie a contribué à la production de résultats scientifiques. Si l'anthropologie physique n'avait pas pour projet de dominer l'"indigène", les images qu'elle a produites pour le situer ont contribué à l'invention de l'"indigène" qui se trouve au coeur du discours colonial français.
L'auteur examine les "exhibitions ethnographiques" organisées au Jardin d'Acclimation de Paris à la fin du 19ème siècle. Ces exhibitions de groupes humains de différentes cultures ont été, selon lui, le résultat d'une convergence entre une logique commerciale et un certain opportunisme de la part des ethnographes de l'époque. Elles ont contribué à consolider les assertions d'apparence scientifique sur la classification et la hiérarchisation des "races" aux yeux de l'opinion publique.
L'auteur examine et compare les photographies d'archives militaires avec celles prises par les appelés du contingent français durant la Guerre d'Algérie. Ces images, selon lui, informent davantage sur les photographes, la société à laquelle ils appartiennent que sur les Algériens. Le contact quotidien avec la réalité algérienne a modifié le regard de ces photographes, et deux discours cohabitent dans leurs albums : l'un reprend les stéréotypes réducteurs du racisme traditionnel à propos de l'"Arabe", l'autre, attentif aux Algériens, luttant pour leur dignité, s'inscrit dans un discours historique précis.
Les représentations officielles du colonisé continuent-elles à faire référence à l'idéologie raciale après la Seconde Guerre mondiale ? Cet article examine le corpus de photographies de l'Agence Economique de la France d'Outre-mer et leur instrumentalisation dans les projets de modernisation de l'Afrique coloniale. Selon l'auteur, la mise en images de cette modernisation fonctionne comme un masque posé sur la perception occidentale du colonisé, qui reste fondamentalement inégalitaire.
L'auteur décrypte les représentations stéréotypées des peuples de l'Empire colonial français contenues dans les affiches des expositions de Marseille, en 1906 et 1922. Entre l'exotisme et le pittoresque, les affichistes de l'époque affermissent le regard colonial porté sur ces peuples assujettis.
Réflexions sur le rôle de l'image dans le jeu des représentations de l'Algérie coloniale et du rapport franco-algérien. Est analysée également la corrélation entre le texte et l'image dans les oeuvres d'artistes peintres, de dessinateurs, de photographes et d'écrivains.
Les expositions coloniales qui se sont tenues à Paris en 1931 et 1937, au-delà de l'affichage exotique des populations colonisées, ont été le lieu de débats contradictoires sur le terme d'"indigène", la classification des "races" et leur "métissage". L'auteur en examine ici les enjeux politiques et idéologiques.
L'auteur s'attache ici à discerner si le peintre Paul Gauguin, en tant que créateur, a représenté dans ses oeuvres des facettes de l'histoire coloniale française.
La production littéraire et cinématographique abonde en clichés et stéréotypes sur l'Extrême-Orient au début de ce siècle et dans les années 30. L'auteur analyse ici les représentations contenues dans le film de Charles Vidor sur la Chine et les Chinois : "Le Masque d'or".
Quelle image, à l'époque coloniale et depuis les indépendances, les manuels scolaires en donnent-ils en France, des Arabes et des Africains ? L'auteur examine ici leur influence dans les représentations stéréotypées de l'autre, les contre-mythes qui leur ont succédé dans les pays devenus indépendants ainsi que leur évolution actuelle.
Après un bref aperçu sur l'évolution des techniques (gravure puis photographie) pour restituer l'image de l'Asie et des Asiatiques à l'opinion publique, l'auteur s'intéresse aux institutions scientifiques chargées de transmettre leurs observations et connaissances dans le contexte colonial français.
Examen critique des représentations de la femme africaine dans la presse coloniale. Si le colonisateur, pour justifier sa "mission civilisatrice", insiste sur les fonctions d'épouse et de mère comparables au rôle social dévolu à la femme occidentale, il n'en entretient pas moins un rapport ambigu à la femme africaine. Celle-ci, érotisée, attire et fascine et sa nudité ne sera "habillée" que dans l'espace public.
Le cinéma colonial français inscrit le Maroc en référence au Moyen Age européen. L'auteur examine les différentes composantes de ces figures temporelles ainsi que les mécanismes de leur formulation au niveau du texte et de l'image. Selon lui, cette médiévalisation de l'espace marocain renvoie à la vison propagandiste des discours politiques de l'époque, de l'anthropologie et de la presse. De plus, cette formulation cinématographique conforte la vision positiviste sur l'évolution des cultures.