C'est l'histoire planétaire des migrants italiens vue par le plus petit commun dénominateur : le semis sur plusieurs continents de quartiers urbains devenus les territoires de communautés qui se sont longtemps pensées comme l'autre bout d'une chaîne liée à leur village ou région de la péninsule. Comment s'est faite la précipitation, de cette diversité d'origines à l'espace de quelques rues dans les villes et métropoles des pays d'installation ? Comment s'y est forgée une identité italienne de l'étranger et selon quels processus ces " ethnoterritoires " ont-ils produit des citadins invisibles, composante néanmoins singulière des peuples d'accueil ?; Les " Petites Italies " ont toujours alimenté des représentations qui n'avaient que peu à voir avec le vécu et le devenir des quartiers communautaires. Elles constituent désormais des lieux de mémoire qui appartiennent autant à l'histoire des migrants italiens, qu'à celles des pays où ils ont fait souche.
L'idée du musée qui installerait la mémoire de l'immigration à sa juste place dans la nation est une proposition portée par les historiens depuis près de vingt ans. Elle est en passe de devenir une réalité avec la naissance de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. L'article revient sur l'histoire du projet, sur sa réalisation en cours et sur la place qu'y tiennent les historiens, dans un contexte quelque peu paradoxal.
Travaux exposés dans un séminaire du Centre d'histoire sociale du XXe siècle de 2000 à 2004, séminaire ayant pour thèmes l'immigration, l'intégration et la citoyenneté
L immigration italienne demeure à ce jour la plus importante qu'ait connu la France. Mais si les images fortes du padrone meneur d'enfants, il y a un siècle et demi, ou de l'antifasciste d'entre-deux-guerres ont été recomposées récemment par une historiographie très riche, le destin du fils de maçon au lendemain de la Seconde guerre mondiale ou celui du mineur sarde arrivé après 1945 ne retiennent guère l'attention. Fin de migration sans problème, étrangers sans visage. Pourtant, jusqu'en 1968, les Transalpins sont demeurés au premier rang des étrangers recensés en France. Avec les naturalisés récents, ils constituaient à cette date un groupe sensiblement aussi nombreux qu'en 1931, temps fort de la grande migration d'entre-deux-guerres. C'est dire leur place dans l'économie et la société française des trente glorieuses. Dès lors, pourquoi cette invisibilité, surtout après la Libération où demeurait vivace le mythe du « coup de poignard dans le dos » et où l'hostilité à l'égard des anciens « sujets de Mussolini » continuait d'alimenter l'italophobie ? Qu'en fut-il ensuite de la dernière vague d'immigrants, plus souvent venue des régions méridionales et qui eut à défricher ses propres chemins dans une Europe en construction ? Telles sont quelques unes des questions abordées dans cet ouvrage. Celui-ci est issu d'un colloque qui a réuni, à l'invitation du Centre d'études et de documentation sur l'immigration italienne (CEDEI), des spécialistes et des jeunes chercheurs venus de France et d'Italie. L'enjeu était d'abord de donner une visibilité à. cette dernière étape de la migration italienne en France. Mais choisir de donner son autonomie à la période récente du dernier quart de siècle conduisait nécessairement à croiser les questionnements les plus actuels en histoire, sur les politiques publiques, les dynamiques économiques et sociales de l'Europe des trente glorieuses ou sur les représentations et les identités culturelles. Sur ce dernier point, le livre invite à une découverte : celle des Italiens de France et des Français d'origine italienne comme composante originale de la société cisalpine. (4e de couverture)
Dans une première partie, l'article s'attache à définir ce qui fait la spécificité du pôle parisien d'immigration. On y présente aussi les deux grandes périodes qui, derrière les cycles migratoires séparés par les guerres mondiales, scandent l'histoire de l'installation et de l'intégration des étrangers en région parisienne. La première, du XIXe siècle aux années 1950, est caractérisée par le mélange entre migrants et parisiens dans les quartiers populaires, et par l'effacement progressif des étrangers dans l'agglomération. la seconde commence avec les trente glorieuses : la présence étrangère connaît une croissance sans précédent, que la crise n'interrompt pas. Le contexte d'installation est bien plus inégalitaire que dans le passé. Immigrés et réfugiés venus du monde entier jouent dès lors un rôle visible dans l'organisation de l'espace francilien, où les ségrégations ont tendance à s'aggraver, mais où se lit la diversité culturelle qui caractérise toutes les mégalopoles contemporaines. (présentation de la revue)
Dossier photographique d'un siècle d'immigration. L'arrivée massive d'étrangers en France à la fin du XIXe siècle, qui répondait à un besoin de main-d'oeuvre et palliait le déficit des naissances, n'a pas manqué de " troubler la conscience nationale ". Si l'accueil de nouvelles nationalités s'est rarement déroulé sans heurts, chaque époque a fait évoluer la définition de la nation, s'appuyant sur l'idée d'assimilation d'abord, sur celle d'intégration ensuite.L'un des objectifs de ce dossier est, à la lumière de la longue histoire commune entre les immigrés et la nation France, de rendre lisibles les débats contemporains.
"Conçu autour d'un découpage chronologique, l'ouvrage restitue à chaque étape la complexité du contexte dans lequel s'inscrit le fait migratoire : son auteur rappelle la totale intégration des immigrés à l'histoire sociale globale de la France contemporaine. La réflexion dans la durée sur l'évolution des politiques migratoires et les modalités d'intégration est une invitation à comprendre les questions du temps présent sur ce sujet." (Présentation de l'éditeur)
Ouvrage collectif d'historiens, de juristes et de sociologues sur la relation police-migrants en France
A partir de l'étude des archives de la société et de témoignages d'acteurs, monographie d'une entreprise de maçonnerie achetée en 1932 par un migrant italien. Après une chronique de l'entreprise, les auteurs s'interrogent sur l'origine de la spécialisation dans le bâtiment des Italiens, sur l'efficacité d'une entreprise familiale et sur l'entreprise en tant que vecteur d'intégration.
Histoire de l'immigration italienne dans l'Est parisien des années 1880 aux années 1960.
Historique des migrations des Italiens en France depuis 1880 en tant que modèle d'intégration du point de vue des représentations de l'opinion publique. L'histoire montre comment ils furent victimes de xénophobie violente jusqu'à la deuxième guerre mondiale. C'est la croissance économique et ses effets de mobilité sociale au profit des générations issues de l'immigration qui a permis une intégration réussie alors qu'elle reste problématique pour d'autres générations d'étrangers issus de la crise économique.
L'article expose la démarche et les principaux résultats d'une thèse d'histoire sur l'immigration et l'intégration des Italiens à Paris. La démarche choisie s'appuie sur l'étude monographique comparée de deux quartiers de la capitale et de deux communes de la banlieue Est. Elle permet de suivre sur près d'un siècle d'histoire migratoire, de la fin du XIXè siècle aux années suivante, la constitution, la croissance puis l'effacement de "territoires italo-parisiens". C'est à travers l'évolution de ces territoires, inscrits dans l'espace populaire parisien, que sont analysés les processus d'intégration.(résumé de la revue).
A partir des années 1870, la région parisienne devint une destination importante pour les émigrés italiens. Si les girovaghi transalpins étaient déjà connus à Paris, c'est à la fin du XIXe siècle que commencèrent à se constituer des territoires d'implantation, alimentés par des migrants venus très majoritairement du nord de l'Italie. Cet article aborde de façon concrète, à partir d'un espace limité dans l'agglomération parisienne, l'histoire de cette implantation, et analyse les modalités d'intégration des Italiens à travers l'évolution des lieux où ils se succèdent ou s'installent entre 1880 et 1914 ainsi que la question de l'identité nationale et l'attitude des Français vis à vis des Italiens de Paris à la veille de le Première Guerre mondiale.
Cet ouvrage retrace l'histoire des Italiens installés à Nogent-sur-Marne à la fin du 19ème siècle et l'évolution de cette communauté.
L'immigration des Italiens à Nogent est l'une des plus anciennes en région parisienne. Une filière issue d'une vallée apennine a donné lieu à une communauté bien visible au centre de la commune, fait unique dans la région.