Analyse de la transformation, de la reproduction et de la continuité de la culture danoise dans le milieu rural de l'Iowa (Etats-Unis) et de Buenos Aires (Argentine), un accent particulier étant mis sur les relations complexes que les Danois ont tissé tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de leur communauté. Ainsi, l'auteur examine le rôle joué par les institutions dans la définition et la démarcation des limites ethniques et dans l'articulation des formes divergentes d'adaptation en Argentine et aux Etats-Unis. L'auteur analyse, d'une part, l'éducation proposée par les écoles émanant de l'Eglise luthérienne danoise, et, d'autre part, le rôle joué par l'école publique dans la vie des Danois installés en Argentine et aux Etats-Unis.
Si au cours des années qui précèdent 1880, le premier leadership de la communauté danoise installée en Argentine fut un instituteur danois qui, grâce à ses bons contacts et à son prestige face à l'élite local, eut la possibilité d'exercer un contrôle sur la terre, dans un deuxième temps ce furent les prêtres qui, de par leur rôle de médiateurs, notamment en ce qui concerne l'aspect économique, à l'intérieur de leur communauté, ont assuré le leadership de l'associationnisme danois. Les Danois, de même que les Italiens et les Espagnols, n'ont pas connu une participation active et massive au sein des associations bénévoles, sauf sous la demande spécifique des élites. Cependant, le rôle central n'a pas été exercé par les associations d'aide mutuelle, mais bien par l'église ethnique.
Si avant 1880 le premier leader de la communauté danoise en Argentine fut un instituteur qui grâce à ses contacts et à son prestige au sein de l'élite argentine donna aux Danois la possibilité d'un certain contrôle sur la terre, dans un deuxième temps ce furent les prêtres qui assumèrent le leadership. A l'instar des Italiens et des Espagnols, il n'y a pas eu une participation active de masses dans les associations volontaires, sauf si l'élite danoise le demandait expressément. Néanmoins, le rôle central ne fut pas exercé par les sociétés d'aide mutuelle, mais par l'église ethnique.
Etude de la problématique de l'assimilation et du maintien de la culture d'origine dans une communauté de Danois émigrés dans la Pampa argentine, au centre-sud de la province de Buenos Aires, au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle et des premières décennies du XXème siècle. L'auteur met l'accent sur le rôle joué par l'Eglise évangélique luthérienne dans la conservation de la langue et de la culture danoise. La religion, l'église et l'école ethnique continuèrent à conserver le patrimoine culturel et le système de valeurs du groupe immigré. Si la vie de cette communauté s'est maintenue intégralement danoise, surtout dans les premières générations, il s'est toujours mis en évidence un processus d'acculturation qui a lentement modifié le groupe vers un type hybride dano-argentin.
Cet article fait partie d'une recherche plus large sur les caractéristiques de l'immigration danoise en Argentine. La «Dansk-Haelpe Forening» (Société Danoise de Secours Mutuel), institution fondée en 1892 et qui fonctionnera jusqu'en 1959, avait pour but, à l'origine, de venir en aide aux immigrés : aide médicale, aide sociale, aide pécuniaire. Ces fonctions de couverture médico-assistentielle ont été par la suite remplacées par une solidarité basée sur l'identité ethnique plutôt que sur les principes mutualistes (bourse de travail et agence pour l'emploi). L'auteur analyse les réglements et les objectifs de cette mutuelle, les mécanismes opérationnels qui créèrent cette institution et les secteurs sociaux qui y ont participé, dans le but non seulement de comprendre le fonctionnement de cet organisme, mais d'analyser le phénomène de l'insertion professionnelle des Danois en Argentine.