Ce numéro explore un nexus sémantique, organisationnel, technologique et de pratiques quotidiennes qui associe sécurité, contrôle des frontières à distance, détention, immigration et asile. Il fait le lien avec les différentes facettes de l'insécurité et la mise à l'écart des étrangers et ce de manière transversale, en montrant ce qui connecte ces différentes thématiques à tranvers des « objets » particuliers.
L'auteur estime que les mots produisent une certaine mesure l'insécurité et que ce sont les discours publics et la médiatisation de la violence dans les banlieues qui créent un climat de peur, même là où la paix règne.
L'immigration est de plus en plus perçue comme une question, un problème de sécurité tant par les hommes politiques que par les policiers et ceci aussi bien en France ou en Allemagne qu'en Italie ou qu'aux Etats-Unis. L'article s'interroge sur les raisons de ces convergences en décrivant les rationalités et les pratiques des univers policiers et militaires. Il insiste aussi dès l'introduction sur la responsabilité des universitaires dans ces processus de sécurisation de l'immigration et sur la nécessaire réflexivité de l'analyse en matière de sécurité.
L'auteur analyse la convention de Schengen du 19 juin 1990 qui fixe les modalités de suppression des contrôles aux frontières extérieures de la Communauté Economique Européenne (CEE). Il examine les implications de l'accord sur le droit d'asile et notamment les risques de sa limitation.