Des historiens et des sociologues exposent les résultats d'une recherche effectuée autour de la figure du migrant, incarnée par des trajectoires de travail ou de villégiature. Ces résultats montrent une pluralité de situations locales et repèrent trois mouvements notables : les migrations forcées, les migrations rurales peu visibles et la diversité des origines nationales.
Cet article explore l'articulation de deux domaines que sont la sociologie urbaine et la sociologie des relations interethniques qui, dans les années 1990, portèrent sur les "banlieues" devenues les "quartiers".
Une sélection de communications présentées aux journées universitaires d'Automne de Rennes les 20-21-22 septembre 1999. Il s'agit de travaux de thèse suffisamment avancés pour permettre aux auteurs de faire état de leurs résultats de recherche et de leurs analyses sur les questions suivantes : les circulations migratoires, la territorialisation, la construction sociale de l'espace migratoire, les processus d'identification et de différenciation, les compromis culturels et identitaires, les luttes et autres moyens mis en oeuvre pour affronter ou contourner les représentations collectives et les catégorisations à l'oeuvre dans les rapports sociaux ethniques.
En France, une distinction tant juridique qu'émotionnelle est faite entre les réfugiés et les immigrés ; exemple des réfugiés lao à Rennes.
L'auteur se penche sur la politique spécifique du multiculturalisme au Québec et sur trois champs de la vie sociale. Reconnaissant et soutenant les communautés dans leur identité, le Québec développe maintenant une politique qui défend l'idée d'une progressive « convergence culturelle » des immigrants vers la culture québécoise dans un contexte d'ouverture à l'autre et de reconnaissance mutuelle, tout en réaffirmant l'importance de partager quelques valeurs essentielles communes à l'ensemble des membres de la société.
Selon l'auteur, les chercheurs français établissent peu d'articulations entre les travaux sur les migrations et les relations interethniques, et ceux sur le racisme. Ces deux champs n'ont pas acquis la même maturité : tandis que les travaux sur le racisme donnent lieu à de nombreux essais théoriques, la sociologie des relations interethniques reste trop souvent prisonnière d'une définition spontanée et idéologique. La sociologie du racisme et celle des relations interethniques ont une importante parenté théorique, même s'il convient de maintenir une distinction entre relation interethnique et relations raciales. D'après l'auteur, les processus à l'oeuvre dans la construction sociale de la race et dans celle de l'ethnicité ne sont pas les mêmes et doivent être distingués sous peine d'une imprudente banalisation du racisme et d'une méconnaissance des ressorts complexes de l'ethnicité.
Etude de la dynamique du quartier multiethnique de Côte-de-neiges à Montréal à travers l'expérience quotidienne d'une famille Lao installée au Canada au cours des années 80.
Reprises par des disciplines différentes (sociologie, histoire, anthropologie, philosophie, sciences politiques), les questions suscitées par les thèmes principaux du racisme et de l'immigration ont, jusqu'à ce jour, été assez peu considérées parallèlement. Aussi, l'auteur s'est-elle proposée d'étudier conjointement ces deux axes de recherche. Pour y parvenir, elle a, dans un premier temps, abordé le thème de la marginalisation dont a souffert le champ des relations interethniques pendant des décennies en France. Ensuite, elle a évalué les conséquences de ce retrait. Elle souligne les carences théoriques ayant laissé le champ libre à une sociologie peu distancée du discours dominant sur "l'immigré", loin des efforts théoriques qui auraient pu faire émerger des passerelles vers la question du racisme. En plus, une analyse de la perspective des relations interethniques permet d'envisager la parenté théorique entre l'étude des relations sociales et celle des relations interethniques même. En tous cas, les processus mis en oeuvre dans la "construction sociale de la race" et de l'ethnicité ne sont pas les mêmes et doivent être distingués sous peine d'une imprudente banalisation du racisme et d'une méconnaissance des ressorts complexes de l'ethnicité. Sur le terrain, lorsque l'on est amené à étudier les relations raciales, c'est à chaque fois la construction-déconstruction de frontières que l'on observe, la transformation, l'effritement ou le renforcement de frontières ethniques ou raciales. Le concept de différence est particulièrement approprié pour montrer la proximité théorique des concepts de race et d'ethnicité. Les différences, dites culturelles ou raciales, sont moins des différences objectives que des différences subjectivement pointées soit par le groupe dominant au cours d'un processus de catégorisation des groupes disposants d'un moindre pouvoir, soit par le groupe minoritaire désireux, dans une situation de contact, de mettre en avant les traits qui lui semblent les plus signifiants de sa culture. Ainsi, dans les relations interethniques, certains traits culturels sont utilisés comme les signaux ou les emblèmes de différences, comme la marque même de l'altérité.
Analyse des résultats d'une enquête réalisée auprès des Lao de Montréal au début des années 90. La vie du groupe est ici appréhendée à travers les diverses formes d'organisation collective qu'ils parviennent à mettre en place au sein du contexte montréalais. Par le biais d'une démarche ethno-sociologique, l'auteur observe l'étroite imbrication des facteurs culturels, matériels, économiques, politiques et institutionnels ainsi que leur influence sur la capacité organisationnelle du groupe et sur l'émergence d'un type particulier d'organisation collective.
L'auteur mène une comparaison entre les modes d'organisation collective et les transformations de l'identité des immigrés lao dans deux contextes nationaux et trois contextes urbains différents. Elle montre le poids des traditions nationales et des histoires municipales dans la constitution des groupes ethniques et les modes d'expression de l'ethnicité.
Cette recherche menée auprès de familles Lao réfugiées en France puis installées en France (Rennes), s'inscrit dans le cadre théorique de la sociologie des relations interethniques et repose essentiellement sur ce qu'on appelle en anthropologie un travail de terrain, c'est-à-dire sur l'observation assidue pendant plusieurs mois de la vie de quelques familles. L'attention est portée particulièrement sur les réalisations de la vie quotidienne et l'approche dynamique de la transplantation qui en découle. On s'aperçoit que celle-ci amène les hommes et les groupes sur le terrain d'un compromis culturel qui naît des processus d'acculturation.