Pendant la période coloniale, on a pu observer des migrations pastorales forcées de plus ou moins forte ampleur, provoquées autant par les calamités naturelles que par les contraintes administratives, sous couvert des besoins de développement économique. Ensuite, avec les indépendances, les flux migratoires de la zone sahélo-saharienne se sont dirigés vers des gisements miniers et pétroliers du nord. Enfin, la sécheresse de 1968-73 et de 1983-85 a provoqué une migration pastorale contrainte vers les pays méridionaux mieux arrosés. D'après l'auteur, depuis 1990, avec les révoltes Touaregs du Mali et du Niger et la répression qui s'ensuit, il ne s'agit plus de migrations mais d'exodes, au sens de fuites, des familles et des troupeaux en direction du Burkina Faso, de l'Algérie et de la Mauritanie.
A l'intérieur d'un espace immense qui s'étend sur l'Algérie, le Niger, la Libye, le Mali, la Haute-Volta et le Nigéria, comment peut-on parler d'un «pays» Touareg La seule communauté linguistique, que l'on peut vérifier dans la toponymie, suffit-elle à justifier cette notion. Quels sont les traits communs de ce monde touareg, qui permettent de retrouver à plus de deux mille kilomètres de distance des traits familiers qui trahissent l'appartenance à une même communauté. Comment un groupe original a-t-il pu mettre en valeur des régions si diverses en conservant sa personnalité et en imprimant sa marque. Quelles ont été les adaptations rendues nécessaires par l'immensité et l'extension en latitude de ce pays. Autant de questions auxquelles l'auteur tente de répondre dans une étude centrée plus particulièrement sur la portion nigérienne du pays touareg et sur ses différenciations régionales. Pour cela, il étudie : 1) Le pays touareg nigérien : l'homme et le milieu, l'homme et la société; 2) La civilisation pastorale : le campement et la vie quotidienne, les techniques de la vie pastorale, les ressources non liées à l'élevage; 3) Les différenciations régionales : les purs nomades, les Touaregs à économie diversifiée; 4) L'évolution et la mise en valeur de la zone sahélienne.