A partir de l'analyse des mécanismes de recrutement de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la soie de Paterson (New Jersey), l'auteur explique les divers conflits du processus du travail bon marché et de la relation que ce processus avait avec le passage d'une "ancienne" immigration en provenance des régions textiles traditionnelles d'Europe et d'une "nouvelle" immigration, moins qualifiée et d'origine plus périphérique, passage à travers duquel l'on peut également percevoir le conflit qui existait entre les hommes et femmes.
A partir de documents sur l'émigration en provenance du Piémont (Italie), l'auteur analyse les variations dans le comportement alimentaire des immigrés selon qu'il s'agisse d'une migration temporaire ou d'une migration permanente. La poursuite du comportement alimentaire est rendue possible grâce aux restaurants et aux commerces gérés par un réseau communautaire piémontais. Si les immigrés sont fidèles à leurs valeurs culturelles nutritionnelles, les décisions qui concernent le comportement alimentaire domestique sont influencées par le coût, le temps de préparation, la disponibilité des ingrédients, etc. La tradition et l'innovation s'entremêlent dans un processus typique de l'expérience migratoire.
L'étude de cas des immigrés originaires des Marches, dans le centre de l'Italie, présente des similitudes et des diférences avec l'immigration italienne à Buenos Aires en général. L'auteur analyse des modèles de répartition géographique et socioprofessionnelle à partir de la combinaison de registres des adhérents des associations de secours mutuels et de listes de désembarquement. Le lien entre les sources disponibles a permis d'établir pour ces immigrés une intervalle considérable entre l'arrivée en Argentine et leur inscription dans une association de secours mutuels, ce qui tendrait à réduire l'importance des associations volontaires dans l'insertion professionnelle immédiates des immigrés.
Analyse de la répartition géographique des immigrés italiens dans l'Etat de São Paulo en 1920 par le biais d'une représentation cartographique croisée avec les secteurs de production de café, de la propriété de la terre et de la prolétarisation urbaine.
Les premiers immigrés allemands arrivèrent au Brésil en 1824 et jouèrent un rôle significatif dans l'occupation des territoires du sud du pays, principalement par le biais de concessions de petites parcelles de la part du gouvernement brésilien. Contrairement aux attentes, ils ne modernisèrent pas l'agriculture brésilienne avec l'introduction de techniques européennes, mais ils s'adaptèrent aux techniques locales. Les immigrés allemands contribuèrent au développement commercial et industriel de la région et créèrent leurs propres institutions et leurs propres journaux destinés à préserver leur germanisme, développant une identité germano-brésilienne qui persista sous des formes diverses, même après que la campagne de nationalisation a imposé leur dissolution et interdit l'usage de la langue allemande.
Au niveau national, les immigrés espagnols au Brésil arrivent en troisième position, derrière les Italiens et les Portugais, et en deuxième position à São Paulo. Pour la plupart manoeuvres embarqués à Vigo et à Coruña, ils se sont concentrés à São Paulo où ils ont travaillé dans les fazendas de café. Plus ruraux qu'urbains, nombreux sont ceux qui sont devenus propriétaires terriens et qui se sont investis dans le commerce. Alors que leur participation dans l'industrie ne fut pas importante, on les trouve aux côtés des Italiens et des Portugais parmi les leaders du mouvement ouvrier. Bien qu'ils aient connu une plus grande mobilité géographique que d'autres groupes, ils ont été les plus pauvres et les moins préparés des immigrés européens, ce qui a eu comme résultat une moindre ascension sociale.
Socialisme et positivisme s'entrelaçaient profondément dans la connaissance scientifique produite par l'Italie post-unitaire au début du siècle. Un échange culturel actif avec la seconde génération d'immigrés en Argentine incluait les visites de leaders politiques, d'intellectuels, de féministes et de crimonologues qui donnaient des conférences aux Argentins sur leurs points de vue et qui observaient les résultats de la mise en pratique de leurs idées. Un des thèmes principaux était l'organisation pénitentiaire d'après les théories modernes de l'anthropologie criminelle de Cesare Lombroso. De même, les institutions destinées aux enfants se dévelopèrent selon les modèles italiens, mais l'action coopérative ne fut pas louée de la même façon par les visiteurs italiens.
Depuis ses origines les Etats-Unis ont été une complexe mosaïque ethnique dont l'identité était idéologique, façonnée pour s'adapter aux traits ethniques du groupe dominant. Les restrictions à l'accès à la nationalité furent remises en question par des millions d'immigrés arrivés sur le territoire à partir de 1820 en trois vagues migratoires successives, chacune suscitant, parmi les groupes nationalistes, une sensation de danger et la crainte de perdre l'identité nationale. Le Multiculturalisme surgit avec l'effondrement de l'hégémonie anglo-américaine, et l'attitude des nationaux continue à osciller entre le nationalisme et le cosmopolitisme, tandis que les groupes exclus continuent à lutter pour leur droit à l'égalité.
Analyse de la politique suivie par le gouvernement des Etats-Unis pour développer sa politique migratoire. Pour l'auteur, le développement de la politique migratoire n'est pas le fruit d'une vision de la migration internationale en tant qu'instrument d'intégration régionale, et la migration est perçue comme un phénomène dérivé de faits politico-militaires ou économiques.
Les migrations en Europe ont connu de profonds changements au cours des trois dernières décennies, tant dans leur ampleur que dans leur nature, impliquant de nouveaux pays. De ce fait, il devient nécessaire de réconsidérer le concept d'intégration et la façon de le mesurer. Les questions migratoires ne relèvent pas d'un seul Etat, mais elles requièrent des politiques coordonnées et négociées entre le pays d'origine et le pays d'accueil. Le cas particulier de l'Italie, pays d'émigration et pays d'immigration, est étudié en détail.
Analyse du développement de l'historiographie de la migration en Amérique du Nord au cours des dernières décennies, en mettant l'accent sur les avancées qualitatives qui ont débouché sur la légitimation de l'historique des migrations au sein de la profession des historiens et son inscription dans l'histoire nationale des Etats-Unis et de Canada. L'auteur étudie les tendances historiographiques récentes sur ce thème et réfléchit sur ses perspectives dans un contexte au niveau mondial.
Analyse du rôle des travailleurs italiens émigrés dans l'histoire du mouvement ouvrier à travers le monde. Nombreux sont ceux qui fournirent une main-d'oeuvre non qualifiée dans la construction de l'infrastructure capitaliste, ou qui se convertirent en ouvriers manufacturiers. Les ouvriers qualifiés et les exilés devinrent des ouvriers activistes dans les pays d'accueil, et les ouvriers non qualifiés ne furent pas dociles. Bien qu'ils ne fussent hostiles ni à l'organisation ni à l'idéologie radicale, ils tendaient à s'isoler et à se marginaliser lorsque leurs préférences ne coïncidaient pas avec celles des travailleurs locaux.
Analyse de l'impact du renouveau de l'Italie et de l'Allemagne entre 1922-1945 sur les communautés italiennes et allemandes installées en Argentine, dans le cadre de l'attitude des élites nationales envers les étrangers et de la politique extérieure du gouvernement. Les efforts persistants des fascistes pour gagner des adhésions au sein de l'importante collectivité italo-argentine ont eu peu de succès, et ceux qui adhérèrent au fascisme l'ont fait par opportunisme. S'il est difficile de déterminer l'adhésion idéologique, les chiffres d'affiliation au fascisme ou au nazisme se sont révélés extrêmement bas : moins de 1 des Italiens et de 3 à 4 des Allemands ont adhéré au Parti fasciste ou au nazisme, respectivement.
Analyse de l'influence de l'Italie et de l'Allemagne après la Première Guerre mondiale sur les communautés en Argentine, et analyse de l'attitude des élites nationales à l'égard des étrangers et de la politique étrangère argentine. Les efforts des fascistes pour recueillir des adhésions parmi les Italiens n'ont pas eu de succès, et ceux qui ont adhéré au fascisme l'ont fait principalement par opportunisme. S'il est difficile de déterminer l'adhésion idéologique, les chiffres d'affiliation furent extrêmement bas : moins de 1 pour cent des Italiens au parti fasciste et de 3 à 4 pour cent des Allemands au parti nazi.
Sur la base d'une recherche réalisée par le Centre de Estudios Migratorios Latino Americanos (CEMLA) parmi les immigrés Italiens de la deuxième après-guerre en Argentine, l'auteur analyse la pratique religieuse, les caractéristiques et le fonctionnement de la vie associative italienne créée pour célébrer leur saint du village d'origine. Si ces associations présentent divers degrés d'organisation et une dynamique différente, elles offrent un lien puissant entre les formes traditionnelles de la célébration des Saints Patrons et l'identité des migrants, identité qui est au-delà des niveaux individuels de la religiosité et des relations avec l'institution religieuse de l'Eglise argentine.