Les politiques anti-migratoires et l'émergence de la figure du sans-papier ou du clandestin sont interprétées à la lumière des anciennes guerres de capture d'esclaves afin d'expliquer l'apparente contradiction entre les besoins avérés de main-d'ouvre et les politiques migratoires.
e numéro d'Asylon (s) réunit des contributions qui interrogent des processus de construction et de déconstruction des identifications collectives et individuelles. A partir de focales différentes et originales, nations sans Etat, collectivités migrantes, camps de réfugiés, les auteurs testent plusieurs hypothèses concernant les capacités des politiques identitaires et des groupes marginalisés ou ethnicisés à innover et réinventer des cadres de citoyenneté et de résistance.
La période actuelle est marquée par la simultanéité et la jonction dans les discours et les politiques publics entre, d'une part, la valorisation de la « diversité » et de la « mixité » et, d'autre part, la stigmatisation de l'Autre, notamment incarné dans la figure du migrant et de l'exilé. Ce sont les lignes de cette articulation paradoxale ainsi que les ambiguïtés de ses usages politiques, dans leurs formes historiques et actuelles, que nous souhaitons interroger ici à partir de communications portant sur la construction sociale et politique et sur la structure des discours et des pratiques concernant les discriminations et leur requalification récente en France en « ouverture à la diversité » et, simultanément, le durcissement des frontières tant politiques que sociales et symboliques à l'ouvre dans les sociétés européennes, et dans la société française en particulier.
Parmi les différentes expressions de xénophobie de gouvernement, nous abordons dans cet article les traditions de mise à l'écart et de contrôle en métropole des populations originaires des colonies dans des formes de logement contraint comme le camp d'étrangers et le foyer de travailleurs...
Cet ouvrage propose, à partir d'entretiens, d'enquêtes de terrains et d'archives, une sociologie historique de la Société nationale de construction pour les travailleurs jusqu'à nos jours où la Sonacotra est devenue Adoma (extrait de la quatrième de couverture).
Durant la guerre d'Algérie, le ministère de l'Intérieur a procédé à l'internement dans des camps de 14 000 Français algériens suspectés de soutenir les forces rebelles du FLN. Les centres d'assignation à résidence surveillée sont crées en 1958 et fermés en 1962. L'étude des archives de la Sûreté nationale, qui assure la gestion de ces centres, montre comment leur conception s'intègre dans une tradition policière de l'internement des populations jugées dangereuses, et qui date de la première guerre mondiale. Ces camps constituent un laboratoire d'une militarisation de la question immigrée et annoncent la généralisation actuelle de l'approche sécuritaire des migrations. (résumé de la revue)
Les travailleurs migrants, célibataires venus en France dans les années soixante-dix ont vieilli mais certains d'entre eux vivent toujours dans les foyers de travailleurs migrants. Selon qu'ils bénéficient d'une retraite ou pas, ils connaissent des situations très différentes. Et depuis une vingtaine d'années, l'entrée dans les foyers de populations d'"exclus" a modifié la morphologie sociale de cet habitat. Les comportements d'entraide existent entre les habitants, mais les conflits sont très fréquents. Ces nouvelles interactions concernent aussi les gestionnaires dont le métier a changé et les travailleurs sociaux qui orientent ces nouveaux publics vers cet habitat en dessous des normes. Objet de représentations et de fantasmes, le foyer de travailleur migrants devient un laboratoire inédit d'une mixité sociale entre populations défavorisées. (résumé de la revue)
Cet article revient sur les deux premières décennies d'activité de la Sonacotra et tente de mettre en évidence les liens entre les procédures d'acquisition des terrains et les types d'implantation des foyers de travailleurs migrants.
Au sein de la question du logement social, celle qui concerne les célibataires a fait l'objet d'une politique sociale en France depuis la seconde moitié du XXe siècle. Cet article explicite le processus dialectique de recomposition réciproque de l'action de la Sonacotra et des publics qu'elle vise et analyse tour à tour la genèse et la structuration de la Sonacotra (les fondateurs et la formule du foyer-hôtel destinée aux célibataires, la résorption des bidonvilles et la création de filiales HLM, la croissance du parc, les mouvements de résidents et la résolution de la crise par les pouvoirs publics) et les mutations de la structure et la banalisation des objectifs (installation dans les foyers à l'image dégradée, scission du parc, modernisation de l'image de la Sonacotra, les résidences sociales face au vieillissement et à la paupérisation des résidents).
Ce document propose un modèle de projection démographique portant sur les classes d'âge de la population résidente de la SONACOTRA. Une première étape de la projection porte jusqu'en 2003, la seconde jusqu'en 2008.
A travers cet article, Marc Bernardot souligne d'une part les caractéristiques de personnes âgées vivant en foyer de travailleurs migrants : ce sont majoritairement d'anciens travailleurs de plus de 56 ans, d'origine maghrébine, vivant seuls, leurs familles étant restées au pays. D'autre part, il met en évidence les besoins de ces personnes en matière d'assistance et de prévention sanitaire pour faire face aux problèmes posés par le vieillissement.
Cette thèse sur la politique de logement menée par la SONACOTRA est organisée en deux parties : l'une est consacrée aux logiques de gestion, l'autre aux conditions résidentielles. La première partie analyse la structure et la transformation de la SONACOTRA depuis 1956. Elle étudie les modalités de création et d'évolution sous l'influence des politiques coloniales, industrielles et urbaines de l'Etat et du patronat français après la seconde guerre mondiale. La seconde partie s'attache à l'analyse sociologique des conditions résidentielles. Elle comporte deux grands volets, l'un visant à prévoir l'évolution du peuplement et la composition démographique de la population des foyers de travailleurs, l'autre cherchant à reconstituer les trajectoires résidentielles de ces usagers et leurs modes de participation sociale à la société française.
Description des habitants des résidences de la Sonacotra, par nationalité et par situation de famille, où habitent non seulement des hommes seuls mais aussi près de 3 500 femmes ce qui est une modification réelle de la composition démographique.
A partir d'un échantillon l'étude présente les caractéristiques démographiques et la répartition socio-professionnelle des résidents vivant en foyer de la SONACOTRA. 36