L'article s'interroge sur la notion de "ville d'apartheid", forme exacerbée ou exceptionnelle de la ségrégation urbaine ? L'organisation volontariste et systématique de la ségrégation urbaine en constitue une première spécificité. Toutefois, à travers une comparaison entre Johannesburg et Los Angeles, l'auteur montre que la notion de "ville d'apartheid", telle qu'elle est habituellement comprise et utilisée, n'est souvent que la radicalisation des phénomènes de ségrégation plus classiques ; le zonage résidentiel des groupes par des plans d'urbanisme exclusifs, la disjonction fiscale entre espaces déshérités et espaces favorisés, le mythe des sociétés séparées, tous ces mécanismes semblent également à l'oeuvre à Los Angeles.