En souvenir du photographe Elie Kagan, auteur d'un reportage qui dénonçait les brutalités de la police lors de la manifestation des Algériens du 17 octobre 1961.
Contrairement à une idée communément admise, l'assimilation des juifs rapatriés du Maghreb n'a pas abouti à une fusion mythique avec la francité, encore moins à l'érosion irréversible du sentiment d'appartenance juive : ce qui a prévalu à l'arrivée de ces populations, c'est la nécessité de reconstruire sa place au sein de la cité, bien plus que la défense d'un particularisme culturel.
En comparant l'émergence de revendications identitaires dans les populations juive et arabe en France, l'auteur s'attache à révéler leur contemporanéité, leur symétrie, leurs interactions et, le cas échéant, leur compétition sur la «scène identitaire». Elle analyse en particulier les référents spatiaux, locaux ou transnationaux que les deux groupes mobilisent pour fonder leurs définitions respectives, en relation avec la réappropriation des référents religieux. Elle propose l'hypothèse selon laquelle l'affirmation actuelle de l'ethnicité, appelée par un contexte d'encouragement des particularismes, tend à renforcer la «conviction de l'exil», et, ce faisant, à reformuler les termes de l'appartenance des uns et des autres à la cité.
Entre la francisation à outrance synonyme de déjudaïsation, et la sur-participation aux instances communautaires reprochées aux juifs d'origine nord africaine, l'auteur propose une réinterprétation plurielle de l'exil. Examinant les rapports francophiles, historiques des différentes diasporas juives maghrébines, ainsi que les expériences particulières des générations successives de cette émigration l'auteur oppose les conceptions traditionnelles d'exil destructeur à celles d'un exil émancipateur, assumé et réinventé dans le contexte actuel de la prégnance des particularismes ethniques.
Perception spatiale et pratique urbaine montrent que l'immigré conçoit la ville comme un lieu intermédiaire lui permettant à la fois l'anonymat et l'adaptation, l'assimilation.
Mise en évidence des éléments qui concourent à l'élaboration et à la structuration des relations entre individus ou groupes d'origines différentes, entre autres le rôle essentiel joué par les représentations (représentation de l'autre, représentation de l'espace).
La théorie du seuil de tolérance dans les relations interethniques présente le racisme comme un trait inhérent à la nature humaine. Les auteurs s'attachent ici à montrer par des exemples de voisinage de quartier que les relations interraciales impliquent une charge affective, perceptive, idéologique. Il faut tenir compte des représentations que chaque individua des représentations de l'espace, du monde social dans lequel il évolue.