Réalisée dans les quartiers lyonnais et parisiens, une étude analyse la forme de discrimination qui pèse à l'encontre des catégories moyennes étrangères ou perçues comme étrangères sur le marché du locatif privé. Proposé sous la forme d'une synthèses à travers la revue Migrations études, l'enquête s'est appliquée à établir ou à mesurer la part de discrimination existante et les caractéristiques des publics les plus discriminés dans l'accès au logement, la nature et ce sur quoi repose la perception des victimes, la preuve des discriminations. Un dernier volet s'interroge sur les variables contextuelles ou individuelles à partir desquelles ces refus peuvent ou non s'inverser. L'étude a été faite pour le compte du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations.
La discrimination sur le marché du logement à l'encontre des catégories moyennes étrangères ou issues de l'immigration existe, bien qu'elle soit malaisée à révéler. Néanmoins, elle est un élément de la gestion du marché locatif et, par conséquent, elle pèse sur les perceptions des candidats. Ces représentations ont un impact qui va bien au-delà de la réalité ségrégative : l'intériorisation modifie les démarches des ménages. Cette recherche est doublement novatrice : d'une part, elle s'intéresse au marché locatif privé ; d'autre part elle se préoccupe d'une population habituellement délaissée, car sans véritable enjeu politique.