C'est l'histoire planétaire des migrants italiens vue par le plus petit commun dénominateur : le semis sur plusieurs continents de quartiers urbains devenus les territoires de communautés qui se sont longtemps pensées comme l'autre bout d'une chaîne liée à leur village ou région de la péninsule. Comment s'est faite la précipitation, de cette diversité d'origines à l'espace de quelques rues dans les villes et métropoles des pays d'installation ? Comment s'y est forgée une identité italienne de l'étranger et selon quels processus ces " ethnoterritoires " ont-ils produit des citadins invisibles, composante néanmoins singulière des peuples d'accueil ?; Les " Petites Italies " ont toujours alimenté des représentations qui n'avaient que peu à voir avec le vécu et le devenir des quartiers communautaires. Elles constituent désormais des lieux de mémoire qui appartiennent autant à l'histoire des migrants italiens, qu'à celles des pays où ils ont fait souche.
Après avoir analysé la spécificité de l'immigration italienne dans le bâtiment dans l'entre-deux-guerres, l'auteur souligne que du fait du fascisme il s'agit d'exil et non de migration professionnelle, d'où un conflit de valeurs chez ces migrants pris entre leur engagement idéologique et la réalité de l'univers social du bâtiment.
Intégration des Italiens au 19e et 20e siècles dans trois régions françaises, Midi méditerranéen, Aquitaine et région parisienne.
L'image du réfugié républicain espagnol dans la presse française à la fin de la deuxième guerre mondiale est extrêmement présente : il est le glorieux combattant de l'antifascisme mais aussi la victime vaincue de la guerre civile et de la défaite française, persécutée par Vichy et les Allemands. Par contre, le réfugié italien reste un temps absent : s'agit-il de la part de la presse française d'un anti-italianisme par défaut, perçu comme complice du fascisme puis très bientôt, guerre froide aidant, comme communiste puisqu'antifasciste, l'image de l'Italien va évoluer différemment selon qu'il s'agit de la presse de gauche ou de celle de droite.