Histoires de vie de commerçants entre le Congo et la France et aux limites de la légalité.
Cette synthèse, second volet d'une recherche conduite en 1996-1997, rend compte d'une étude menée en 1997 pour la DPM. Elle repose sur une enquête qualitative réalisée en Ile-de-France et en Rhône-Alpes auprès d'adolescents et de pré-adolescents. Les auteurs ont tenté de répondre à deux types de questions. D'une part, comment les jeunes se projettent-ils dans leur avenir, quel est le milieu dans lequel ils peuvent s'intégrer et la collectivité à laquelle ils se rattachent, d'autre part, à quelle identité ils se réfèrent, quelles sont les composantes de l'identité collective dont ils se réclament et dans quelle mesure leur implication dans les divers groupes les rapproche-t-elle d'une démarche d'intégration sociale.
Une fraction de jeunes congolais et zaïrois vivent en France, sans carte de séjour, en situation illégale. Pour lutter contre leur exclusion de l'univers légal, ils inventent un monde parallèle dans lequel les nganda tiennent une place prépondérante. Les nganda sont des débits de boissons ou des restaurants clandestins. Ils appartiennent à des femmes, sont gérés par des femmes, mais sont fréquentés par des hommes qui y dépensent avec beaucoup d'ostentation, de l'argent illégalement gagné. Ceci afin de renforcer leur identité individuelle et sociale en fonction de leur propre système de valeurs.