Dans le domaine des politiques publiques, la France a peu intégré l'objectif antidiscriminatoire. Or, bien que les discriminations soient légion et qu'elles tiennent à l'écart du travail et de l'emploi des pans entiers de la population, il n'y a pas de véritable reconnaissance de l'ampleur du fait discriminatoire, et encore moins de représentations stabilisées du phénomène lui-même. Alors que la France est probablement le seul pays au monde qui connaît les conséquences du racisme, mais pas le racisme, affirmer les effets de la discrimination sans s'attaquer explicitement à leurs logiques a pour conséquence d'enfermer les individus sur les causes de leur malheur, nourrissant à terme le sentiment d'abandon par les pouvoirs publics. Or, c'était le principal motif des émeutes d'octobre 2005.
L'auteur constate que les intentions racistes et discriminatoires conquièrent de nouveaux territoires, surtout à partir du spectre de la montée des tensions intercommunautaires. Il s'interroge d'une part sur les causes de ce renouveau du racisme et d'autre part sur les conséquences sur la vie sociale et culturelle. (Résumé de la revue)
Ces Actes rendent compte du colloque européen organisé par la CGT avec le soutien du Fonds social européen (FSE), en collaboration avec l'Institut Syndical d'études et de recherches économiques et sociales (ISERES) et l'Institut CGT d'Histoire sociale. L'allocution introductive rappelle les actions menées par la CGT pour lutter contre le racisme. Les communications se répartissent selon les thèmes suivants : réalités actuelles du racisme et des discriminations au travail et moyens mis en oeuvre pour lutter contre ces phénomènes. Ces questions sont traitées également sous l'angle historique, à la lumière du passé colonial de la France et des politiques d'immigration successives. Les facteurs d'intégration et les apports de l'immigration à la vie sociale, économique et culturelle sont abordés, ainsi que le rôle du mouvement social dans l'évolution du droit des immigrés. Les échanges de la Table ronde des syndicalistes européens sont également restitués. En annexe : la Déclaration de Florence du 21 octobre 1995 sur la prévention de la discrimination raciale et de la xénophobie et la promotion de l'égalité de traitement sur le lieu de travail.
En France, le racisme institutionnel découle de la colonisation et correspond à une logique de hiérarchisation sociale. Il consiste à légitimer une pratique sociale diffuse et banalisée de discrimination dans le logement, dans le travail ou dans les propos politiques qui excède le pouvoir du législateur et n'entraîne pas de sanction pénale. Très utilisé par l'extrême-droite, ce racisme ambiant est renforcé par une mauvaise gestion de la diversité culturelle qui alimente la thématique de la menace à l'unité de la nation ou les représentations de l'identité nationale.
L'ouvrage commence par une analyse des fondements structurels de la violence à la suite desquels a émergé une société différente où se posent les questions de l'intégration des immigrés et de la place des jeunes ; tous les deux considérés commes les " nouvelles classes dangereuses".La seconde partie présente d'abord deux exemples de services publics affectés par la montée de la violence : la R.A.T.P. commanditaire du travail collectif et l'école, choisie parce qu'elle est lieu de convergence des acteurs du défi à relever.Dans cette partie, sont ensuite développés quatre exemples de politiques de la ville à Strasbourg, dans les banlieues lyonnaises, à Saint-Denis en Région Parisienne et au Havre.La troisième partie présente les conclusions et dégage des perspectives d'action.
L'étude du racisme au travail s'arrête sur l'état des relations sociales et politiques dans le travail. Dans cet article, l'auteur relève les formes de la sociabilité et des interactions qui agissent entre les salariés au moment où elles introduisent des intentions racistes et s'intéresse à l'organisation du travail, c'est-à-dire au processus de décision, comme dans l'attribution des postes, qui reproduit et inscrit les volontés racistes dans la structure du travail.
Les expressions du racisme dans le monde du travail et le rôle que peuvent y jouer les syndicats.
Les différentes pratiques de discrimination peuvent être examinées sous l'angle de la légalité (discriminations légales et illégales directes) ou sous l'angle de la légitimité sociale (discriminations légales et illégales indirectes). A l'embauche, la discrimination illégale indirecte est la forme la plus achevée d'une intention discriminatoire qui parvient à son indicibilité et échappe à toute condamnation pénale.
L'auteur présente les résultats d'une enquête menée, en relation avec le syndicat CFDT, sur le racisme dans l'entreprise en France. Dans le secteur public comme dans le privé, d'un commissariat de police à des entreprises de nettoyage, d'un service préfectoral d'accueil aux étrangers à des entreprises de métallurgie, il décrit de façon concrète les progrès du racisme dans les pratiques professionnelles. Il explique également que les syndicalistes résistent inégalement à cette évolution.
L'enquête s'appuie sur les observations d'un syndicat relatives au manifestation de xénophobie dans le monde du travail. Inscrit dans la division ou la répartition des tâches, le racisme est présent dans l'entreprise et conduit à des regroupements de travailleurs sur des critères ethniques. Il se manifeste aussi par un rejet de l'identité religieuse chez les générations issues de l'immigration et cette discrimination s'étend au recrutement et à l'accès à l'emploi y compris dans les services publics.
Dossier consacré à la discrimination dans le travail salarié. Un article présente la position du syndicat. Philippe Bataille, sociologue, relève la perméabilité nouvelle du monde du travail au racisme. Deux exemples sont analysés : l'Usine Peugeot de Mulhouse; l'entreprise de nettoyage «La Rayonnante» de Saint-Etienne.
La citoyenneté des Tsiganes : ce dossier est constitué d'une analyse des formes d'expression - allant de la dimension privée à la dimension publique et politique - des générations issues de l'immigration. Elle est suivie d'un examen de l'évolution sociologique de l'élite tsigane en Hongrie, menée sur trois générations, d'un interview du vice-président du Parlement slovaque sur la réalité tsigane, d'une analyse du concept d'autonomie personnelle comme modèle d'entité nationale et solution à la problématique des minorités. Il s'achève par un réflexion sur le phénomène de rejet des populations tsiganes en France et en Roumanie.
Un historique des migrations et de l'industrialisation introduit un regard sur l'espace urbain roubaisien : pratique urbaine et comportement politique dans un contexte de développement régional faite par les collectivités locales.
La ville de Roubaix face au déclin de ses industries du textile et des mines apparaît comme le lieu privilégié où se jouent la décomposition d'anciens rapports sociaux et politiques, par l'esquisse de nouveaux et par une mutation culturelle qui se solde par un phénomène d'exclusion sociale notamment pour la population immigrée arrivée au temps du plein emploi. La politique urbaine volontariste montre les efforts intenses de reconstruction du tissu social et économique pour éviter certaines dérives que l'on connaît ailleurs. Il faut souligner notamment la dimension locale du traitement des problèmes posés par l'immigration.
Une première partie présente Roubaix : la ville traverse une grave crise économique avec son cortège d'exclusion sociale, de racisme, de pauvreté, de chômage. Les Belges, Espagnols, Italiens, Polonais, Portugais font figure de Roubaisiens "de souche" face à une population d'Algériens et Marocains divisée par leur diversité et qui représentent 50