Un habitant de la planète sur 300 est contraint de quitter son foyer du fait de la guerre ou des persécutions. Ces migrations, provoquées par une absence de protection dans leur pays d'origine, se font en très grande partie vers les pays limitrophes des conflits ou du lieu de persécution, c'est-à-dire vers les pays les moins à même d'accueillir de larges populations en quête de protection et d'assistance. Une autre tendance grandissante des déplacements forcés concerne des millions de personnes contraintes de quitter leur foyer mais sans franchir une frontière internationale : leur refuge à l'intérieur même de leur pays est alors hors de la portée de la protection et de l'assistance internationales. Cet article analyse les migrations forcées par rapport au "fardeau" reposant sur les pays moins développés, les déplacements forcés sans égard aux frontières internationales et aux défnitions juridiques, et affirme que la solution est un appel à la solidarité internationale, c'est-à-dire à la nécessité d'un apport Nord-Sud.