« L'hospitalité n'est pas seulement une valeur traditionnelle. Elle est aussi, dans le contexte municipal, un ensemble de pratiques plus ou moins codifiées, destinées à encadrer l'arrivée et le séjour de l'étranger, réglant ainsi les frontières de l'intégration.; Ces pratiques, à la fois politiques, juridiques et sociales s'adressent elles-mêmes non seulement aux étrangers mais à tout groupe, famille ou individu considéré comme « autre » en vertu de sa provenance, de sa mobilité, de sa culture ou de sa religion.; Où commence cette altérité ? En vertu de quelle légitimité est-elle ainsi définie ? Quel régime lui applique-t-on ? Quelles sont les contrazdictions et les conséquences de la division entre « ressortissants » et « non ressortissants » consubstantielle à la pensée d'Etat ? C'est en convoquant des approches disciplinaires diversifiées - en particulier historiques, sociologiques et juridiques - que le présent ouvrage entend clarifier ces questions pour percevoir, sous les logiques affichées, les ressorts normatifs de l'accueil des « étrangers » qui incombent aux municipalités, responsables de fait de la cohésion sociale. » (Présentation de l'éditeur).
L'observation anthropologique des gitans comme catégorie de l'action des pouvoirs publics ou d'une politique sociale visant à réduire leur altérité s'accompagne de représentations quant à leur identité culturelle nomade ou à leur statut de minorités culturelles menacées. Cette identification d'un groupe social à une culture spécifique, menaçant l'ordre social est à l'origine d'une politique culturelle de discrimination positive qui permet d'accompagner leur sédentarisation locale grâce à la valorisation de leur musique. L'exemple de la réussite musicale des Tehamlli, fruit d'une action culturelle dans un quartier de France (Perpignan) met à jour une logique d'intégration paradoxale de normalisation par l'appropriation de la différence.