En s'enracinant dans la logique de domination culturelle, les Expositions Coloniales de Paris (1907,1931) et celles de la province, Marseille (1906,1922), de Bordeaux ou de Strasbourg (1924) ont plus spécifiquement et directement contribué à la construction et à la consolidation étatiques d'un inconscient colonial chez les populations de la France métropolitaine. Une analyse sociologique de la présence des Africains, -dans un "village nègre" reconstitué-, à l'Exposition coloniale, agricole et industrielle organisée à Strasbourg en 1924, sous la gestion d'un maire socialiste Jacques Peirotes, permet de comprendre la fonction de l'Etat dans la "formation des catégories de pensée de la région alsacienne" à un moment décisif de son histoire social et politique. Ce sont les effets de cette construction étatique et historique de l'imaginaire alsacien que tente d'aborder ce petit essai en mettant en lumière le regard que les Alsaciens portent aujourd'hui sur les étrangers présents sur "leur" sol en tant qu'immigrés. (résumé de la 4e de couverture)
Si, de toute évidence, le " métissage " continue de poser problème, indépendamment de tous les efforts d'explications qui sont déployés dans les différents champs de recherche, c'est parce qu'il relève avant tout des logiques fondamentalement idéologiques. C'est-à-dire d'un ensemble de représentations socialement et historiquement constituées, qui, en s'institutionnalisant ont généré des conduites et des pratiques nécessaires à la justification des logiques de différenciation, de stigmatisation, de subordination, d'exclusion et de domination des individus considérés comme métis autant que ceux dont ils sont issus. (Présentation de l'éditeur)
Au moment où les résultats des luttes de libération de la femme suscitent de nouvelles interrogations en Europe, quel regard peut-on porter sur l'émancipation de la femme africaine aujourd'hui ? Au-delà du voile, de la consommation de masse et de la recherche des solutions vitales nécessaires aux détresses sociales, un regard sur la condition des femmes noires en France ou en Afrique implique une autre lecture. Une lecture fondée sur la mise au jour des pesanteurs sociales dont les effets conduisent les Afro-métropolitaines à revendiquer inconsciemment leur indépendance par rapport aux hommes.
Emmanuel Amougou porte un regard de sociologue sur les étudiants africains en France. Utilisant des données statistiques, des observations à caractère ethnographique et des entretiens, il met à jour les vérités cachées, les fausses perceptions, les mensonges, les illusions souvent partagées, qui dominent l'univers mental des étudiants africains et des Européens qui les observent. Les migrations d'étudiants sont tout autant déterminées que les migrations économiques. Là aussi, il existe des contraintes politiques, culturelles, économiques qui structurent des flux migratoires. Les circulations d'étudiants sont régies par des accords internationaux qui ressemblent souvent à des marchandages où s'impose la loi du plus fort ; elles sont aussi régulées par les politiques françaises de contrôle des étrangers. L'auteur rappelle, contre ceux qui voudraient voir dans les déplacements d'étudiants des effets de diffusion de la connaissance, que le savoir ne circule pas dans un vide social, mais bien dans des rapports de domination.