Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 21 avril 2002 répondent à un mécanisme de désaffiliation. Parmi les causes complexes qui conduisent à cet événement l'auteur intègre la nature de la relation entre représentant et représentés, ou encore la non-représentativité de la représentation politique institutionnelle issue du suffrage universel, deux éléments étant en cause : la réduction du corps électoral ainsi que la représentation sociale et ethnique des représentés et des élus, ces deux éléments se complétant et interagissant. Si un arrêt sur image sur les élus du suffrage universel révèle une absence tortale ou une présence relativement très faible des Français d'origine maghrébine, force est de constater que le lieu le plus symbolique du volontarisme politique antiraciste est la représentation nationale et locale.; Dans cet article, l'auteur analyse la difficulté de nommer les enfants issus de l'immigration en tant qu'indicateur des représentations sociales, la permanence de la colonisation dans les représentations, l'appartenance sociale et le rapport de domination par rapport aux enfants de France et d'ouvriers, les critères stables et instables des pratiques de sélection pour une démocratie participative et, finalement, l'assignation et le déterminisme, l'assignation à résidence identitaire fonctionnant comme si les Français d'origine maghrébine avaient une pré-destination sociale.
Etude des pratiques discriminatoires dans le champ politique.