Devant l'extension croissante du nationalisme basque au sein de l'Eglise catholique basque au cours des premières décennies du XXe siècle, la hiérarchie réagit et de nombreux prêtres basques furent exilés en Amérique à cause de leur position. Si au début l'exil ne représente que des cas isolés, après 1910 l'émigration augmente, pour atteindre son apogée avec la guerre civile espagnole. La participation de ces prêtres au processus d'expansion du nationalisme dans les colonies basques d'Amérique fut essentiel et leur aide fut également très utile aux émigrés qui quittèrent le pays basque jusqu'à la guerre de 1936-1939.
Analyse critique d'une oeuvre en euskera (basque) centrée sur une réflexion autour de la perception du monde que la littérature basque a de l'émigration outre-Atlantique (notamment en Amérique) au cours du XIXe et du XXe siècles. L'auteur, fort de ses connaissances en la matière, a élaboré un discours bipartite où il utilise l'aspect poétique pour illustrer les divers aspects de l'émigration qu'il décrit.
Cet article analyse la formation d'une communauté basque unie et intégrée en Argentine et en Uruguay au cours du XIXe siècle, en partant d'une situation initiale de séparation pratique de deux communautés, la basque-espagnole et la basque-française, nées de la division politique entre deux Etats de leur région d'origine. La communauté basque du XXe siècle fut ainsi le produit d'un processus de construction qui fit appel à l'identité ethnique et dont l'élément déterminant fut l'unité de la langue. L'apparition en 1899 de la première association basque (sans autre adjectif) en Argentine, la Société d'aide mutuelle Euschal Echea, ne fut pas le début, mais le point culminant institutionnalisé de ce processus.
L'émigration basque vers l'Amérique, numériquement importante, est étudiée avec des difficultés suite aux problèmes d'ordre méthodologique, surtout à cause de l'utilisation des sources statistiques qui font rentrer les Basques dans les catégories d'Espagnol ou de Français. Le recours à d'autres sources, locales et nominales, ainsi qu'à d'autres méthodologies (microhistoire) est nécessaire. L'auteur, en appliquant son étude aux permis d'embarquement signés devant notaire à Ordizia (Guipúscoa, Pays basque espagnol), fait ressortir les grandes lignes du processus migratoire, avec des précisions supplémentaires.