Migration transnationale des africains subsahariens vers l'Europe. Une fois le Sahara franchi, les transmigrants subsahariens s'ancrent dans les sociétés maghrébines en greffant leurs propres circulations sur celles des populations locales.
Depuis la fin des années 90, la Libye a lancé un processus de règlement de ses contentieux internationaux avec les Etats-Unis, l'Union européenne et l'ONU afin d'obtenir la levée de l'embargo qui pesait sur le pays. L'une des conditions posées avant la levée des sanctions internationales a porté sur la question de la migration de transit des Africains subsahariens qui traversaientt le Sahara, puis les détroits maritimes afin de se rendre clandestinement en Europe. Or, le prisme euro-méditerranéen fait perdre de vue l'importance des flux migratoires et marchands qui lient de manière croissante les deux rives du Sahara, mais aussi l'Afrique aux places marchandes asiatiques. L'auteur tente ici de saisir ces dynamiques invisibles en proposant un aperçu de la capitale libyenne, attentive aux changements observés au sein même du tissu urbain, alors que les pouvoirs publics gomment tous les liens visibles de l'africanité de la Libye si prégnante durant les années 90 pour transformer Tripoli de capitale d'Etat 'paria" en vitrine d'une Libye en voie de réintégration au sein de la communauté internationale.
L'auteur rapproche d'un point de vue analytique la gestion politique des "banlieues de l'Europe" de celle des quartiers dits "sensibles" de France et compare le traitement sécuritaire des migrants sub-sahariens qui attendent leur heure aux portes de l'Europe et celui des groupes sociaux résidant dans les banlieues.
Dans une étude "l'immigration subsaharienne en Belgique",les deux auteurs Marco Martiniello et Bonaventure Kagné constatent qu'on réduit trop souvent les populations issues de l'Afrique subsaharienne aux seuls Congolais. Ils sont certes majoritaires mais "ne sauraient symboliser à eux seuls la diversité réelle que manifeste la communauté des ressortissants de l'Afrique noire disséminée sur l'ensemble du territoire".
L'observation durant ces vingt dernières années de l'immigration en France permet d'en esquisser certains traits : il s'agit de migrations à dominante familiale, plus individualisées, plus féminines. Les pays d'Afrique sub-saharienne et d'Asie y sont fortement représentés. Un autre flux important est celui des réfugiés. La part des déboutés du droit d'asile et des migrants illégaux, vivant dans une grande précarité, est difficilement chiffrable. De nouvelles pratiques migratoires semblent se dessiner, avec des séjours plus ponctuels, le passage d'un pays d'accueil à l'autre, des liens transfrontaliers entre les diasporas.
Le nombre de migrants africains en Algérie a augmenté considérablement depuis quelques années. Traversant le Sahara dans des conditions de précarité extrême, ils arrivent généralement dans le Sud algérien démunis de tout et se dirigent vers Alger dans l'espoir de trouver un moyen de traverser la Méditerranée. Une association d'accueil des migrants subsahariens en Algérie "Rencontre et développement" essaye de les aider. ( Résumé de la revue)
Cette étude vise à fournir des statistiques sur les mouvements migratoires - flux et stock de migrants - récents (1985-1993) et futurs, entre les pays du bassin méditerrannéen. Aprés une présentation des sources de données et instruments de mesure, est fournie une estimation des migrations de la décennie considérée et une appréciation de la fiabilité des chiffres disponibles. Une analyse des tendances migratoires ainsi que de leurs caractéristiques (catégories de migrants, représentativité des femmes, pyramide des âges) et perspectives d'évolution complètent cette contribution.
Cet extrait du rapport présenté lors de la soixante-cinquième session ordinaire du conseil des ministres de l'Organisation de l'Unité Africaine en février 1997 dresse un bilan de la situation des réfugiés en Afrique suite aux interventions de la mission de la Commission des Vingt dans les divers pays du continent. Des recommandations sont présentées pour inciter les gouvernements africains résoudre eux-mêmes le problème des populations déplacées et réfugiées.
L'immigration agit sur un des points communs structurels des différents modes familiaux africains : le passage d'une conception étendue de la famille à un modèle restreint avec les conséquences de cette nouvelle donne : surinvestissement ambivalent des relations entre les parents et entre ceux-ci et les enfants.
Le regroupement familial et l'installation des immigrés d'Afrique subsaharienne en France a eu lieu essentiellement à la fin des années 70 et pendant les années 80. Après avoir défini le cadre de l'analyse à travers le contexte historique et social (l'arrière plan africain, l'immigration africaine en France, les familles africaines dans le contexte migratoire), l'auteur resitue les initiatives des migrants africains en tant qu'acteurs sociaux en France (état des lieux et enjeux de l'inclusion des familles africaines dans la société française : ségrégation résidentielle et la particularité francilienne, les types d'habitat), en accordant une place importante à une approche territorialisée, sans considérer les communautés africaines comme des microcosmes autonomes : il s'agit de comprendre comment ces communautés émergent, se transforment et interviennent dans les relations interethniques locales.
Bilan de l'avancement des travaux du projet lancé par l'International Organization for Migration (IOM) et l'United Nations Population Fund (UNFPA) en 1992, sur la dynamique de l'émigration dans les pays d'Afrique subsaharienne. Ce document fait le point sur la seconde étape du projet : les relations entre variables clés dans le processus de dynamique de départ. Exposé des résultats pertinents pour les instances politiques en matière de prospective des migrations et des recommandations relatives aux actions à entreprendre.
Cet article remet en cause l'opinion selon laquelle la migration féminine surpasse numériquement la migration masculine depuis 1974. Il montre que la proportion de femmes est plus basse, en terme d'immigration brute, dans les flux provenant des pays en voie de développement que des pays développés et que la migration féminine est plus élevée uniquement en termes de migration nette. Ces conclusions sont établies à partir de l'analyse des statistiques du flux migratoire des Etats-Unis, de Belgique, du Royaume-Uni, d'Allemagne entre 1965-1992. Des variations peuvent intervenir en fonction de la politique migratoire du pays d'accueil et du stade auquel se situent les départs dans l'histoire des migrations.
Historique des recherches anglophones sur l'ethnicité et le tribalisme en Afrique Subsaharienne depuis les années 1955, marquées par l'opposition entre les théories "essentialistes" et "constructionnistes". Après l'étude de la position des anthropologues, politologues et historiens face au tribalisme vu dans le contexte des migrations, au débat sur l'ethnie, au thème de la "tradition" et de la "création tribale", l'auteur analyse l'organisation sociale en Afrique précoloniale et le développement des communautés durant et après la colonisation.
L'expérience professionnelle et la contribution au commerce maritime britannique des Noirs d'Afrique Occidentale, 1807-1960. Etude consacrée à l'activité des Kru (ethnie africaine) qui naviguaient entre le Sierra Leone (Freetown) et le Royaume-Uni (Liverpool), durant les 19ème et 20ème siècles, sur les bâteaux européens et américains. L'examen détaillé de leur emploi et fonctions pour la Compagnie Elder Dempstar met en évidence leur importante participation dans le commerce mercantile anglais avec l'Afrique Occidentale. Leur séjour provisoire dans le port britannique est considéré à travers leur place sur le marché du travail - marquée par le racisme, la marginalisation et le chômage pendant la récession économique de l'entre-deux-guerres - et à travers l'intérêt du gouvernement et des syndicats pour cette main-d'oeuvre de réserve au service du capitalisme.