A partir de plusieurs années de recherche sur le terrain, l'anthropologue a voulu ici présenter un essai théorique sur l'institution de l'esclavage dans les régions d'Afrique occidentale. Il ne s'agit pas ici d'une reconstruction historique de l'esclavage dans le monde. Meillassoux a utilisé ses connaissances historiques sur l'esclavage en Afrique afin de saisir la signification anthropologique des faits qui l'accompagnent. Cette approche a permis de montrer la spécificité du mode de reproduction esclavagiste, à savoir son inscription dans un complexe social et économique d'une portée géographique considérable. Le premier volet du texte est consacré à la définition des caractères principaux de l'esclave : personne non-née et morte en sursis, désocialisée, dépersonnalisée, désexuée et décivilisée. Le deuxième volet concerne la traite sahélienne (remontant au VIIe siècle) et les effets du brigandage sur le pouvoir politique, notamment dans les Etats de Segu et de Mande. Car la zone sahélo-soudanienne, qui a abrité les Etats pourvoyeurs d'esclaves à destination du Sahara et de la Méditerranée, longtemps soumise aux guerres, aux conquêtes et au commerce, a été également le lieu d'un esclavage africain. Le troisième volet traite l'esclavage marchand. Ce dernier s'est développé dès le XVIe siècle avec l'avènement des cités et des bourgs marchands qui ont tenté d'échapper aux tutelles des Royaumes du Sahel.
Face au phénomène des petits projets de développement initiés par les émigrés Africains qui prend de plus en plus d'ampleur et qui reçoit le soutien de nombreuses associations françaises, l'auteur s'insurge : les immigrés n'ont pas à pallier aux carences des Etats africains. Si le salariat place ces travailleurs migrants en position d'exploités dans l'économie où ils sont employés, l'investissement productif les mettent en position d'exploiteurs de deuxième ligne dans leur pays d'origine.
Les divers acpects du racisme en Afrique du Sud : ségrégation, apartheid, développement séparé, nationalismes noirs reflètent le maintien de traits sociaux inhérents à la race et à l'ethnie. Réflexion sur l'enfermement, physique et idéologique, des Sud-Africains (Indiens, «colorés», Noirs) dans des conditions économiques, sociales et politiques aliénantes (décomposition sociale, réserves, exploitation des travailleurs). Réactions de ces populations : résistances, actions syndicales, identité culturelle, idéologie religieuse et rôle de l'institution religieuse.
Analyse critique du phénomène de l'immigration africaine en France.
A partir d'une analyse en profondeur de la production et de la reproduction dans les sociétés agricoles d'autosubsistance, l'ouvrage apporte à la fois une théorie du mode de production domestique, les éléments d'une critique radicale de l'anthropologie classique et structuraliste et les bases d'une critique constructive de la théorie du salaire de Marx. (4e de couverture)